Marvel Cinematic Universe, Phase IV : le classement des films ! [TOP]

Notre classement des sept longs-métrages de la phase IV : entre suites fumeuses, récréations réjouissantes et renouvellement thématique.
La quatrième phase du Marvel Cinematic Universe n’est pas tant celle du rebond post-Thanos que celle de la transition streaming, nos héros préférés s’accaparant le petit écran comme une marque supplémentaire de leur omniprésence sur le terrain du divertissement. Pour autant, la saga n’a pas déserté les salles de cinéma, aujourd’hui réservé à ses plus gros projets – les fameuses réunions costumés –, qu’elle a occupé pour sept blockbusters à la qualité fluctuante. L’heure est au bilan.
7. Black Widow (2021)

Pas de résurrection surprise pour celle qui a disparu au cours de l’affrontement avec Thanos, mais un film-flashback prenant place juste après les événements de Captain America : Civil War. Tourné comme un film d’espionnage, au point de n’échapper à aucun poncif du genre, le sobrement nommé Black Widow se dispense de bagarre interstellaire – ce n’est pas un mal – mais chute lamentablement dans un océan de surenchère et de bouffonnerie, où surnage l’héritière symbolique du costume en latex (campée par Florence Pugh). Pour sa dernière participation à la franchise, la pauvre Scarlett Johansson présente tous les signes d’un profond désintérêt, comme lessivée des services passés dans l’ombre des figures masculines. Ces adieux forcés n’en sont que plus pénibles à regarder.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.
6. Thor : Love and Thunder (2022)

Si Thor : Ragnarok tendait à défaire la mythologie nordique et marvelienne pour la rebâtir aux nouvelles normes induites par Les Gardiens de la Galaxie, encore plus cosmiques et carnavalesques, Love and Thunder se fiche tout bonnement de ce qui précède et suivra. À nouveau sous la casquette de réalisateur, Taika Waititi souhaite faire cohabiter clownesque et tragédie, mais son blockbuster ne trouve jamais l’équilibre après lequel il court, incapable de tenir fermement un enjeu tant sa démarche parodique étouffe les (rares) bonnes idées. Waititi est tellement obnubilé par le fait de décaper tout ce qu’il a sous la main qu’il en oublie de mettre en scène son film, ne pouvant se raccrocher qu’à son casting quatre étoiles qui, lui, s’amuse au moins sous les perruques et les costumes clinquants.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.
5. Spider-Man : No Way Home (2021)

Sans pouvoir se résoudre à laisser Spider-Man apprendre en solitaire – le pauvre est toujours secondé ou secondaire –, l’écurie Marvel ouvre la voie aux dimensions parallèles avec Spider-Man : No Way Home et rameute les vilains de Sam Raimi et Marc Webb dans l’optique de confronter symboliquement leur version de l’araignée aux mêmes obstacles que ses aînés. Une sorte de session de rattrapage après cinq films chez les Avengers, généreuse, visant à catapulter une bonne fois pour toutes cette version juvénile à l’âge adulte. Au cœur des festivités, peu aidé par un script abracadabrant, des incohérences en pagaille et un humour collégien, Tom Holland assure une énième fois sous le costume, signe de plus que la réussite de cette trilogie branlante repose essentiellement sur les compétences de l’acteur britannique dans la peau du héros.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.
4. Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022)

Si sa première demi-heure est celle d’un Avengers quelconque, avec son invasion de monstres tentaculaires, ses seconds rôles égarés, sa mise en place expédiée et ses petites répliques drôles, il ne s’agit que d’une ruse pour nous faire oublier l’irrévérence de Sam Raimi (on le pensait désintéressé des super-justiciers depuis Spider-Man 3). En un dialogue, il crée la jonction entre son cinéma et les productions Marvel, et nous ramène à sa science de l’image, du cynisme et de la mort. Sans pour autant abandonner ses trucages fadasses, ni se libérer des obligations de l’univers partagé, Doctor Strange 2 s’avère être un blockbuster plein de fougue, d’idées barjos, d’illogisme, qui porte en lui une roublardise explosive. C’est aussi la chance d’observer un cinéaste dynamiter l’équation marvelienne de l’intérieur, ou au moins s’y essayer.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.
3. Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux (2021)

Plus parenthèse modeste que mastodonte réunissant une génération d’Avengers, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux convie le meilleur du savoir-faire marvelien et s’incruste sans mal dans son univers. Sa réelle force, le blockbuster la doit aux classiques du cinéma hongkongais dont il s’inspire, connecté visuellement et spirituellement aux travaux de Tsui Hark, Jackie Chan et Ang Lee – pour ne citer qu’eux. Le film de Destin Daniel Cretton casse ainsi suffisamment le moule bien connu des films estampillés Marvel Studios pour définir une identité claire et distinguée de la masse, édifié sur les bases les plus résistantes qui soient. Avec l’alchimie que partage ses protagonistes, sa bande originale tapageuse, la mixité de ses environnements, mais surtout sa technique d’une fluidité à toute épreuve, Shang-Chi s’impose comme un opus de choix.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.
2. Les Éternels (2021)

Les Éternels est pensé comme un voyage dans le temps, remontant aux origines du monde, plus loin que ne l’avait jamais été le Marvel Cinematic Universe. Ce circuit historique, segmenté en une pléiade de flashbacks, se vit au travers des yeux d’êtres immortels venues de systèmes lointains. Le regard compte pour la réalisatrice Chloé Zhao, car si celui des surhommes est au préalable une fenêtre sur l’histoire de notre civilisation, il est également un indicateur quant à l’impact de cette dernière sur les dieux qui la surveillent. C’est ainsi que la réalisatrice de Nomadland convient d’évoquer l’humain, en jumelant sa croissance millénaire à l’émergence de sentiments dans le crâne d’extraterrestres providentiels. De facto, d’une rétrospective qui pousse à revoir la chronologie des événements aux appréhensions de protagonistes dépeints avec justesse, le film Marvel caresse un chapelet d’émotions inhabituelles. Ils ont de l’avenir, ces nouveaux héros.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.
1. Black Panther : Wakanda Forever (2022)

Ryan Coogler choisit d’affronter le décès de son comédien principal, le regretté Chadwick Boseman, en intégrant cet événement tragique à son script ré-écrit dans l’urgence. C’est donc en blockbuster endeuillé que se présente Black Panther : Wakanda Forever, suite ayant la double tâche de composer un grand spectacle crédible en l’absence de son héros et de lui rendre le plus vibrant des hommages. Le réalisateur redresse la barre d’une franchise en roue libre depuis la fin de l’ère Thanos en prenant la température de cet univers afro-futuriste fragilisé, pris malgré lui dans une intrigue géopolitique tendue et faisant face son pendant aquatique. Si le film n’oublie (malheureusement) pas d’être une production Marvel, avec son dernier acte tout-numérique, il s’interroge sur le besoin d’un successeur au Black Panther – et, plus largement, de super-héros – quand il suffit de grimper dans une armure high tech pour en devenir un. Wakanda Forever se paye ainsi le luxe d’être le plus accompli des produits sortis au cinéma de cette quatrième phase.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.