LEGO Star Wars : Joyeuses Fêtes, bric-à-brac galactique [Critique]

L’exploitation mercantile de la franchise Star Wars se poursuit sur Disney+, dans un moyen métrage qui sent le sabre-laser, le sapin mais surtout le fan-service.
Rey, Finn et Poe se réunissent pour commémorer le Jour de la Vie. Au cours de la préparation, quelque peu mouvementée, la Jedi se retrouve embarquée dans un voyage spatio-temporel où elle croisera les grands héros du passé.
Après Mickey et La Reine des Neiges, c’est au tour de la licence Star Wars d’accueillir neige, houx et pulls affreux pour un conte fait de briques jaunes (mais pas que). Car il n’est point question de faire revenir Daisy Ridley et Adam Driver, mais plutôt d’user des talents d’un vieux collaborateur pour construire ce chapitre insolite. Le mariage des géants Star Wars et LEGO ne datent pas d’hier, les deux ont déjà revisité fiévreusement les fables de George Lucas. C’est dans le prolongement de cette collaboration prolifique qu’est érigé LEGO Star Wars : Joyeuses Fêtes, moyen-métrage faisant office de suite farfelue au neuvième épisode cinématographique. Simple produit dérivé ? Également la refonte d’un passage catastrophique de La Guerre des étoiles, le fameux téléfilm musical Holiday Special qui réunissait le casting original – et présentait Boba Fett pour la toute première fois – et dont la diffusion fut interdite par George Lucas lui-même tant l’événement ruisselait de ridicule.
Succession de péripéties rocambolesques qui feraient pâlir les accros à la cohérence, le film contracte quarante ans de productions au détour d’une odyssée à travers le temps. De fait, LEGO Star Wars : Joyeuses Fêtes est un festival de fan-service, faisant du caméo un argument narratif (et surtout humoristique), la référence comme pilier de son histoire. Les situations inattendues se relaient, relevant du fantasme pur, telle la rencontre hilarante entre Kylo Ren et son grand-père ou encore le combat entre Vador et Rey sur les dunes de Tatooine. Bourré à craquer d’allusions et moqueries délectables, le récit prend un malin plaisir à commenter les scènes cultes et parvient, grâce à son concept au fort potentiel, à relier les premières heures aux dernières itérations – The Mandalorian a droit à son clin d’œil, évidemment. Bien plus parodie que réelle suite à L’Ascension de Skywalker, l’édition 2020 du Holiday Special s’avoue être un moment léger et jubilatoire, si tant est que l’on l’on apprécie Star Wars et les petites histoires qui se cachent derrière la grande.
Conscient de son héritage, rejouant partiellement le scénario du nanar de 1978, le film d’animation coche les cases du divertissement familial de Noël. Pourtant loin de jouir du merveilleux graphisme des adaptations LEGO destinées au grand écran (La Grande Aventure LEGO, LEGO Batman), cette petite déviation proposée sur Disney+ est un bon moyen de renouer avec les héros de la saga, pris pour cibles de sketchs taquins, alors saupoudrée de la douce et mièvre magie de la fin d’année. Petits et grands devraient y trouver leur bonheur.