The Mandalorian : que faut-il attendre de la deuxième saison ?

Retardée par chez nous, la série événement The Mandalorian arrive dans l’hexagone avec une première saison convaincante. À quoi doit-on s’attendre pour la suite ?
Les plus curieux d’entre nous ont suivi le programme à l’horaire américain, la série étant disponible depuis des mois outre-atlantique. Pour les autres, The Mandalorian est l’événement pop-culturel de ce début d’année, et pour cause : la saga Star Wars se présente pour la première fois sur petit-écran en live-action.
La première saison du programme se révèle satisfaisante, faisant la part entre l’originalité du ton et l’hommage appuyé aux films de George Lucas. Une réussite qui nous fait déjà cogiter quant à l’avenir de la franchise, entre annonces officielles, clins d’œil furtifs et spéculations.
1. Un fil rouge

C’était le grand défaut de cette première saison. L’absence de fil conducteur contraignait la série à composer de manière ponctuelle en oubliant d’élaborer une trame globale. L’on pouvait alors légitimement reprocher à The Mandalorian de se spécialiser dans le filler, une catégorie d’épisodes qui ne servent qu’au remplissage et n’impactent en rien le reste des événements. De l’anecdotique, en d’autres termes.
Par chance, les toutes dernières minutes du programme vont dans le sens d’un possible changement. Le chasseur de primes risque en effet de mettre ses quêtes secondaires de côté pour retrouver les parents de l’Enfant, son petit compagnon sensible à la Force et visiblement de la même espèce que le célèbre Yoda. S’agira-t-il d’un objectif à long terme ? Les indices à ce sujet sont pour le moment maigres. Néanmoins, Jon Favreau tient là l’occasion de forger une intrigue durable, s’étalant sur plusieurs saisons. L’apparition d’un antagoniste régulier en la personne de Gideon pourrait indiquer la fin d’un récit segmenté et concentrer les enjeux.
2. Des visages familiers

J’essaie d’évoquer l’esthétique non seulement de la trilogie originale […]. Comment était-ce sur Tatooine ? Que se passait-il dans cette Cantina ? Cela me fascine depuis que je suis enfant et j’adore l’idée d’explorer un côté plus sombre, la facette la plus effrayante de Star Wars, cet aspect Mad Max qui existe aussi dans Star Wars.
Jon Favreau, showrunner de The Mandalorian.
Renouer avec l’ambiance des Star Wars originels figuraient en haut du cahier des charges. Le sable et la poussière, l’aube et le crépuscule, les armes et la vermine. Jamais depuis Un Nouvel Espoir l’univers de George Lucas n’avait autant flirté avec ses inspirations westerniennes. Moins d’héroïsme, un peu plus de crapules. Les clins d’œil aux longs-métrages (ainsi qu’aux jeux vidéo, romans et autres supports) sont nombreux, du simple décor à l’apparition furtive de costumes cultes. Il semble toutefois que ce qui restait un jeu ludique de fans (repérer les multiples références), derrière la trame globale, devienne un pan important de la série.
Ainsi, l’on apprenait ces dernières semaines que le personnage d’Ahsoka Tano, apparu dans les séries d’animation The Clone Wars et Rebels, se joindrait à l’aventure. Un héros lumineux accompagnera donc le chasseur de primes dans sa quête, et ce ne serait pas le seul protagoniste célèbre à survenir, si l’on en croit les déclarations du réalisateur d’Iron Man. D’autres figures de la saga Skywalker devraient agrémenter les expéditions du héros masqué, selon le magazine Deadline. L’on murmure la résurrection d’un autre chasseur de primes, laissé pour mort dans l’Episode VI.
User du secondaire a fait ses preuves sur huit épisodes et aurait de quoi alimenter pléthore d’autres scénarios. À quel point Favreau va laisser entrer la lumière sur son théâtre ? La question se pose, car ce nouvel axe nostalgique (ou putassier, selon le point de vue) va faire bifurquer le programme en terrain familier, alors qu’il s’évertuait jusque-là à se tenir loin de Dark Vador et Luke Skywalker.
3. Des horizons plus vastes

Naturellement, une suite appelle à de la nouveauté et à la progression. The Mandalorian devrait facilement combler ses lacunes et proposer des alternatives densifiées. À ce sujet, la production ne cache pas son envie d’amener la série vers des contrées plus grandioses et épiques, comme le sous-entend Giancarlo Esposito (Moff Gideon à l’écran) lorsqu’il mentionne des combats « au sabre laser majeurs et épiques ».
Le huitième épisode indiquait quelques tenants de la suite : Din Djarin (véritable nom du héros) devrait ramener « Baby Yoda » parmi les siens. Voilà qui suggère des explorations multiples en des lieux inédits, l’espèce de Yoda étant inconnue du grand public. Le Mandalorien mènera probablement l’enquête sur les origines de son fils adoptif, épaulée par l’ancienne trooper Cara Dune. Le show conservera certainement son versant aventurier, garantie d’un émerveillement recherché par le spectateur.
Un autre pan de l’intrigue concernera, à n’en point douter, le grand méchant Gideon et ses motivations. Vestige de l’Empire Galactique, à la tête d’une armée de Stormtroopers, le Moff est un adversaire aussi dangereux qu’intrigant. Les ultimes images le présentant, porteur d’un sabre noir, soulèvent de nombreuses questions, notamment sur sa nature profonde. Une telle arme – significative, puisque conçue par un Mandalorian – laissent à penser que Gideon appartient non seulement à ce peuple, mais est également un être sensible à la Force. Si cela se vérifie, Ahsoka Tano représenterait une alliée non-négligeable pour parer un ennemi si puissant.

Concernant les rebondissements à venir, Jon Favreau pourrait avoir partagé un indice de taille. À l’annonce de la seconde saison, le cinéaste a publié la photographie d’une créature particulière : un Gamorréen, que les fans de la trilogie originale auront probablement reconnu. Battus par Luke Skywalker dans Le Retour du Jedi, les seuls Gamoréens aperçu dans la saga filmique Star Wars étaient à la solde de Jabba le Hutt, limace gargantuesque et parrain du crime. Le Mandalorien fera-t-il face à l’héritage du criminel, foulera-t-il le sable brûlant de Tatooine ? Le geste de Favreau est à considérer comme un teaser à part entière.
Quoi que nous réservent les équipes de Lucasfilm, The Mandalorian a su se présenter convenablement et n’a plus qu’à décoller définitivement, une intrigue solide sous le bras. De nouvelles frontières attendent les spectateurs et clients de Disney+, que la plateforme ne risque pas d’abandonner. Bien que suspendue, la production des séries Kenobi et Cassian Andor (dédiée au protagoniste de Rogue One du même nom) est un sujet régulièrement mis sur la table. Pour les années à venir, la saga Star Wars s’étendra à la télévision, en (recon)quête d’un public plus large.