DC : quels films pour sauver la franchise ?

Notre liste non-exhaustive des adaptations de comics qui mériteraient de voir le jour, pour le meilleur de la maison DC au cinéma.
Tandis que Marvel Studios s’évertue à dupliquer ses films de façon industrielle, tous basés sur une formule qui a fait ses preuves auprès du grand public et du box-office, Warner Bros en est toujours à planifier sa stratégie de reconquête, entre spin-offs sous influence (Joker) et projets intégrés à son univers partagé (le récent Birds of Prey). Voici cinq projets d’adaptations, planifiés ou non, qui pourraient faire reculer la concurrence sur le terrain des blockbusters en combinaison moulante.
Batgirl

Fut un temps, Batgirl se concrétisait à vue d’œil. Joss Whedon, réalisateur des deux premiers Avengers, était en charge du film et les rumeurs évoquaient l’actrice oscarisée Emma Stone pour incarner le rôle-titre. Depuis, le cinéaste s’est retiré, prétextant « un manque d’inspiration » et le projet Batgirl semble au point mort.
À l’origine, l’homologue de Batman devait figurer dans Birds of Prey, aux côtés de Harley Quinn et autres anti-héroïnes. Son absence fut justifiée par la productrice Sue Kroll, qui affirma que « Batgirl a son propre film en développement ». La véracité du propos reste à prouver – il peut s’agir d’un simple subterfuge pour masquer diverses problèmes de production – mais l’arrivée prochaine de la justicière concorde avec la direction que prend Warner Bros.
L’on sait que la franchise Batman confiée à Matt Reeves est en pleine refonte et que cette renaissance marquera le début d’une nouvelle ère pour DC au cinéma (souvent symbolisée par un nouveau visage). Baptisé The Batman, le premier volet incorporera bon nombre de personnages appartenant à l’univers du héros masqué, amis ou ennemis. À cette galerie de personnage, Barbara Gordon, fille du célèbre commissaire de Gotham, pourrait s’intégrer sans encombre. L’opportunité est plus qu’adéquate. De surcroît, Warner Bros est conscient que son élan féminin est un atout face à Marvel – qui a réagit significativement avec Captain Marvel et le futur Black Widow. Voir Batgirl rejoindre Wonder Woman et Harley Quinn, égéries de leur univers, serait somme toute logique.
Réalisateur (ou réalisatrice) encore inconnu, aucune information officielle concernant l’actrice qui portera le costume. Seul le nom de la scénariste en charge de l’écriture est dévoilée, celui de Christina Hodson, auteure de Bumblebee et Birds of Prey. Les critiques positives du second devrait actionner les rouages de la production et rassurer ses futurs artisans.
La dernière apparition live-action de Batgirl sur grand écran remonte à Batman et Robin, cauchemar burlesque qui entacha sérieusement l’image du super-héros au cinéma, jusqu’à ce que Christopher Nolan s’engage à redorer l’affaire. Il serait temps pour l’acolyte féminine de Bruce Wayne d’embrasser le succès qu’elle mérite également.
Green Lantern Corps

Quel souvenir douloureux que celui du film Green Lantern sorti en 2011, qui faisait de Ryan Reynolds (pas encore Deadpool) le porteur de l’anneau de pouvoir. Comédie ridicule et visuellement hideuse, le long-métrage de Martin Campbell – celui-là même qui a offert à la saga James Bond son revigorant Casino Royale – fut un échec critique et public (mérité) qui contraint Warner Bros à annuler toute idée de suite. Désormais décidé à construire un monde de super-héros sur le modèle du Marvel Cinematic Universe, le studio compte relancer la machine Green Lantern avec le projet Green Lantern Corps, annoncé pour 2022. Un blockbuster qui pourrait non seulement densifier l’univers instauré mais également faire collaborer de grands noms du cinéma.
Cela fait maintenant des années que Green Lantern Corps est sur la table, et les rumeurs défilent fréquemment à son sujet. J. J. Abrams (Star Wars : L’Ascension de Skywalker) en producteur, Christopher McQuarrie (Mission : Impossible – Fallout) et ses scripts rejetés, Tom Cruise dans le rôle-titre : tant de spéculations qui ont fait trembler Internet. Parmi les éventualités récentes, l’une affirme que Bradley Cooper serait dans le viseur du studio pour interpréter Hal Jordan, Green Lantern le plus familier des lecteurs. À l’heure actuelle, très peu d’éléments concrets sont connus du grand public, le principal étant la présence de Geoff Johns au scénario.
Dès son Man of Steel, Zack Snyder s’évertuait à dépeindre un univers jonché d’êtres cosmiques, de lieux originaux, éloignés de notre Terre familière. Du même geste, Green Lantern Corps serait en mesure de repousser les frontières du monde de Superman, Batman et cie. En s’attaquant à l’institution et non plus uniquement à l’individu – même si les chances que le film se concentre sur Hal Jordan et délaisse ses coéquipiers soient élevées – DC pourrait étoffer son œuvre de façon exponentielle, en misant sur de nouveaux visages, des planètes méconnues, assurant ainsi le dépaysement. Une occasion non-négligeable, à l’heure où la concurrence compte exploiter sa dimension cosmique (The Eternals, Doctor Strange 2 et le probable Captain Marvel 2).
Les réunions super-héroïques ne sont plus la priorité de Warner Bros suite à l’échec cuisant de Justice League, mais il convient de rappeler que Green Lantern est un membre éminent de la Ligue. Un personnage de cet acabit – et aux pouvoirs aussi prometteurs – devrait figurer en première ligne, à n’en point douter. C’est en tout cas ce que pense la chaîne HBO, qui prépare discrètement une série sur deux Lantern, aux noms encore inconnus.
Martian Manhunter

Si Batman et Superman ont joui de pléthore d’apparitions au cinéma – pas toutes fameuses, malheureusement –, d’autres personnages appartenant à la maison DC sont loin d’avoir eu cette chance, y compris chez les figures fondamentales. C’est le cas de J’onn J’onzz, plus connu sous le nom de Martian Manhunter, alien métamorphe aux capacités extraordinaires.
L’idée d’un film autour de ce protagoniste ne fut jamais réellement envisagé par Warner Bros, préférant rester dans sa zone de confort avec les vedettes du comic books. Cependant, Zack Snyder comptait bien tirer profit de l’extraterrestre, lui ayant même prévu une place dans son Justice League – remis à Joss Whedon, après son départ. En effet, le réalisateur de Batman v Superman devait révéler, au cours d’une scène finalement coupée, que le général Swanwick (apparu dans Man of Steel puis Justice League, donc) était en réalité un martien.
Déduire ce qui a suscité l’intérêt du metteur en scène est chose facile. Scientifique sur sa planète, J’onn J’onzz est téléporté accidentellement sur Terre sans moyen de regagner les siens. Grâce à ses talents, il se transforme en détective humain et décide de combattre le crime. Force surhumaine, vision thermique, capable de voler et devenir invisible : le héros accumule les talents, pouvant potentiellement rivaliser avec l’homme d’acier.
Sa faible renommée en dehors du format papier – malgré une apparition remarquée dans la série d’animation La Ligue des Justiciers, créée par Paul Dini et Bruce Timm – explique qu’un long-métrage dédié ne soit pas dans les priorités du studio, et la série Supergirl (dans laquelle il apparaît) ne doit pas arranger les choses. Toutefois, difficile de nier les atouts d’un blockbuster estampillé J’onn J’onzz, l’histoire d’un martien incapable de regagner son monde qui, dans l’attente d’une solution miracle, choisit de débarrasser la Terre de ses criminels en prenant forme humaine. Sans même le voir interagir avec les membres de la Justice League, le personnage aurait matière à briller.
Flashpoint

Contrairement à Marvel Studios et son plan d’action cohérent (présenter les personnages puis les réunir), Warner Bros a pris la troublante décision de proposer Justice League avant même d’introduire ses justiciers. Résultat : le film DC, conçu dans la précipitation, fut un désastre artistique et un semi-échec financier. Il fallait dès lors réparer les torts et offrir aux membres de l’équipe un standalone digne de ce nom. Aquaman, aventure entraînante portée par un Jason Momoa en grande forme, sauva la mise pour le prince des mers. Ne restait plus qu’à appliquer la formule à l’éclair rouge. Mais les années passent, et le projet peine à progresser.
Le film The Flash se précise peu à peu, mais nul ne sait vraiment quel en sera la teneur. À l’origine, Robert Zemeckis était pressenti pour chapeauter les péripéties cinématographiques de Barry Allen, avant que Andy Muschietti, réalisateur du blockbuster horrifique Ça, soit engagé. Date de sortie prévue pour juillet 2022, bien que celle-ci puisse être sujet à modification. Les informations officielles s’arrêtent ici et maigres sont les indices sur le contenu du long-métrage.
Parmi la multitude de récits à adapter, il en est un qui revient couramment sur toutes les lèvres : l’événement Flashpoint. Crossover scénarisé par Geoff Johns, celui-ci dépeint un univers alternatif dans lequel Barry Allen est le seul homme conscient des altérations entre la temporalité originale et sa version altérée. Nous y découvrons que Thomas Wayne est devenu Batman, que Superman a disparu ou encore que Wonder Woman et Aquaman se livrent une guerre dévastatrice. Une série de comic books aux conséquences fabuleuses, qui mériterait d’être portée à l’écran. The Flash a longtemps porté le nom de Flashpoint, laissant supposer une possible adaptation.
Par ailleurs, l’actuel réalisateur a confié que son œuvre s’inspirerait librement de la bande dessinée originale. Néanmoins, cela ne présage rien de très affriolant. D’une part, l’on sait que Warner Bros contourne les réunions de super-héros pour les raisons précédemment évoquées. D’autre part, une inspiration dite « libre » laisse entendre que la trame reprendra probablement le concept du comic book, sans respecter les tenants de ce dernier, complexes et nécessitant des moyens hors normes. Qu’en attendre, alors ? Peu, si le projet est traité à la légère.
À l’instar de sa version papier, Flashpoint pourrait être un véritable bouleversement dans l’univers DC, fresque épique et poignante – le Batman inédit et son histoire sont des éléments scénaristiques à fort potentiel – qui entre les mains de Zack Snyder aurait pu s’avérer savoureuse. Sans omettre l’utilité d’une telle intrigue, justification idéale pour un semi-reboot, capable d’expliquer les remplacements de comédiens (Robert Pattison à la place de Ben Affleck) et les nouvelles trajectoires entreprises par la Warner.
Robin(s)

Figure de proue de DC Comics, il est évident que le héros de Gotham soit régulièrement sous les projecteurs. En revanche, la mise en lumière de ses acolytes est moins systématique, voire extrêmement rare au cinéma. La dernière fois qu’un Robin pointait le bout de son nez, c’était pour The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, et cela se limitait (presque) à un clin d’œil destiné aux amateurs de comic books. Alors, pour suivre le coéquipier du chevalier noir durant un film entier, il subsiste l’alternative Batman Forever, ou pire encore, Batman et Robin. Peu enviable, à vrai dire.
Pourtant, les histoires de « l’enfant prodige » sont légion. Pas moins de quatre Robin ont épaulé Batman, quatre garçons au parcours unique – le dernier en date n’étant autre que le fils de Bruce Wayne et Talia al Ghul, Damian Wayne. De plus, limiter le personnage à sa position d’associé serait se méprendre, puisque Robin suit en parallèle ses propres aventures, devenues pour quelques-unes des arcs mythiques. Le premier œuvre dorénavant en solitaire, revêtant parfois le costume de son père adoptif, le second fut assassiné par le Joker (un immense traumatisme pour Batman), etc.
Les adaptations cinématographiques ont entretenu l’image d’un justicier solitaire, délaissant un versant moderne et capital de la chauve-souris : son rôle de père. Comment transmettre quand notre paternel n’en a eu le temps ? Doit-on impliquer ses enfants dans ses activités ou les protéger ? Tant de questions qui assaillissent Bruce Wayne et impactent naturellement ses fils, exposés très jeunes à la violence de Gotham. Leur existence même engendre un lot de thématiques pertinentes, que de bons scénaristes pourraient enrichir – à la manière de James Mangold et Logan, dans lequel la paternité faisait l’essence du script. Et si ce n’est aux côtés du parent, les Robin ont suffisamment de bagages pour évoluer seul ou entre eux, au travers de l’illustre Bat-Family.
L’on sait que Warner Bros a pour habitude d’annoncer pléiade de projets sans les mener à terme, mais il y a peu, les échos d’un long-métrage Nightwing (aka Dick Grayson, le premier Robin) retentissaient. Le nom de Chris McKay, réalisateur de l’amusant LEGO Batman, est toujours attaché à la production tandis que le nom de Kit Harington (Game of Thrones) est cité pour camper le rôle-titre. Les pistes sont intéressantes, mais elles demeurent hypothétiques.
C’est un personnage qui me fascine, parce qu’il a vécu exactement les mêmes choses que Batman, il a les mêmes démons que lui et, d’un point de vue de la société, il a été adopté par le style de vie de Bruce Wayne. Mais il ne vient pas de là. C’est un gars avec toutes ces choses négatives, et peut-être même encore plus, et pourtant il reste, il est toujours là. Voilà pourquoi j’aime Dick Grayson et pourquoi je pense qu’il faut un film sur Nightwing.
Chris McKay, en charge du film Nightwing.
The Batman pourrait facilement introduire Robin – de la même manière qu’il est en mesure d’amener Batgirl sur le devant de la scène – et les rumeurs vont bon train à ce sujet. Le blockbuster de Matt Reeves semble être le tremplin adéquat pour toute personnalité gravitant autour de la mascotte DC. Il nous faudra attendre 2021 avant de découvrir si Robert Pattinson fait cavalier seul ou non.