Marvel Cinematic Universe, Phase III : le classement des films ! [TOP]

Le Marvel Cinematic Universe tourne une (très) lourde page de son catalogue avec Spider-Man : Far From Home. Place au bilan de cette troisième phase surchargée, entre héros inédits et réunions au sommet.
Il était plus que temps de voir l’arc Thanos se boucler, passé une vingtaine de super-productions où nos charmants justiciers en collants se découvraient, s’unissaient ou s’écharpaient. La troisième phase, celle du grand affrontement, aura vu germer certains des opus les plus galvanisants de la franchise… et d’autres que personne n’aurait songé voir un jour.
11. Captain Marvel (2019)

Annoncé comme une révolution féministe de taille, son girl-power au cœur du processus, Captain Marvel se révéla aussi convenu que ses prédécesseurs. Sauvé par sa dimension cosmique et son casting, que Brie Larson et Jude Law mènent avec conviction, le blockbuster longe sagement les sentiers battus, son intrigue prenant forme dans les années 90 sans réellement en saisir l’énergie grasse. Sa simplicité et sa faculté à cueillir l’audience lors des scènes d’action (efficaces) en font un divertissement honnête, s’immisçant sans peine entre deux mastodontes.
10. Ant-Man et la Guêpe (2018)

Presque non-événement au sein de l’univers cinématographique Marvel, la franchise Ant-Man se poursuit (très) discrètement avec Ant-Man et la Guêpe, deuxième aventure solo de Scott Lang. Si le projet ne manque pas de bonne volonté, il sonne en revanche comme vain en vue de sa minuscule place (c’est un comble !) au sein du macrocosme marvelien. Qu’en retenir, hormis sa scène post-générique synthétisant les seules attentes d’un public lessivé par Infinity War ? Peu, si l’on oublie l’empathie folle de Paul Rudd et cette gestion des échelles dont le super-héros a le secret. Drôle, mais minime.
9. Black Panther (2018)

Black Panther, quand les studios Marvel abandonnent leur Amérique chérie et s’invitent en Afrique, le temps d’un blockbuster. Certes, le script de Ryan Coogler se contente de cocher les cases du divertissement standardisé, se permet même de repomper Hamlet – ou Le Roi Lion, au choix –, mais sa vision ultra-modernisée du continent, inédite à Hollywood, lui permet de s’émanciper quelque peu. Du reste, rien de bien original sous les projecteurs. Le travail des décors et costumes typiques, tout comme son vilain Killmonger, n’en font qu’une semi-déception. Après tout, le roi Chadwick Boseman méritait mieux, surtout de la part du réalisateur du galvanisant Creed.
8. Doctor Strange (2016)

Doctor Strange inaugure le versant magique de la franchise – l’argument le rend aussitôt indispensable à une pleine compréhension de l’univers – et en use sans modération. Mais plus que de s’incruster par la force au Marvel Cinematic Universe, le long-métrage se targue d’un travail visuel déroutant, que l’on croirait emprunté à Christopher Nolan et autres passionnés de mondes renversés et distordus. Benedict Cumberbatch, au charisme irréfutable, accompagne ce spectacle sensationnel et globalement réussi, en dépit d’une structure (trop) conventionnelle et de fades antagonistes.
7. Spider-Man : Far From Home (2019)

Succéder à Avengers : Endgame et toute sa symbolique n’est chose aisée, et c’est à se défi que se frotte Jon Watts, réalisateur de Far From Home. Disposée à éloigner le tisseur de son New-York natal, la suite de Spider-Man : Homecoming se veut comédie d’action dynamique et dépaysante, plaçant l’homme-araignée en première ligne du Marvel Cinematic Universe. Si l’on peut reprocher certaines failles disgracieuses (Mysterio est une semi-déception), les cabrioles époustouflantes, elles, se comptent par dizaines et colmatent les lacunes d’un script parfois hasardeux.
Vous pouvez retrouver la critique du film ici.
6. Captain America : Civil War (2016)

En décidant d’adapter l’un des comics cultes de la maison Marvel à l’aube de la troisième phase, Kevin Feige et les frères Russo prennent un risque conséquent. Comment rendre crédible la scission tragique des Avengers en ces conditions (des héros aimés et surtout peu nombreux) ? Captain America : Civil War use du pire des prétextes pour voir ses protagonistes se déchirer, quitte à revenir grossièrement sur les rebondissements passés. En dépit de ce problème fondamental, le spectacle est assuré sous teintes grisâtres, accordées à la dimension politique du blockbuster.
5. Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 (2017)

Les Gardiens de la Galaxie est ce que l’on nomme généralement un OVNI : un blockbuster assumant totalement sa condition de grand spectacle cosmique mais aussi, et là se trouve la magie de James Gunn, une comédie grasse, gentiment subversive et léchée autour d’une bande de perdants. Sa suite, forcément attendue, continue de creuser le sillon. Cette fois-ci, le réalisateur ne répond plus à aucune limite et bombarde l’écran de toute sa verve paillarde, insufflant du cœur à cette aventure imprévisible et fumée. L’on regrette uniquement son manque de conséquence au sein de la grande machine, réduisant ces efforts à la récréation pure et dure.
4. Spider-Man : Homecoming (2017)

Apparu lors des hostilités de Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker vit sa première histoire en solo avec Homecoming. Les origines du personnage mises de côtés (Spider-Man et The Amazing Spider-Man sont déjà passés par là), Marvel Studio prône un nouvel angle d’attaque : mettre en avant l’adolescence et les tourments qui en découlent. En résulte une œuvre humaine, touchante et amusante, éloignée des tonalités grandioses auxquelles les précédents opus nous ont habitué. Tom Holland y incarne un justicier convaincant.
3. Avengers : Endgame (2019)

Onze ans de productions Marvel Studios auront été nécessaires pour mener à Endgame, œuvre-somme d’un univers instauré comme la référence super-héroïque au cinéma. Non exempt de défauts (son humour omniprésent, son manque de finesse), le film des frères Russo témoigne d’une telle générosité qu’il s’impose (de par nature) comme un chapitre monumental et dense. Sa première partie, consacrée au deuil des survivants, est l’une des pièces les plus bouleversantes que le studio aura su mettre en place. Un adieu massif, que le grand public ne risque pas d’oublier.
2. Thor : Ragnarok (2017)

Avant 2017, le fils d’Odin s’était égaré au cours de deux opus mineurs et franchement peu captivants. Les choses ont changé avec Thor : Ragnarok, petite révolution organisée par Taika Waititi. Le cinéaste néo-zélandais procède à une démystification complète du dieu nordique, qui ne pouvait compter que sur ses interactions avec les Avengers, use d’un comique électrique et d’une atmosphère de science-fiction loufoque pour mieux iconiser et redéfinir les contours de celui qui deviendra le Vengeur ultime. Audacieux, dépaysant et imprévisible, ce troisième volet envoie balader les usages et le fait fièrement.
1. Avengers : Infinity War (2018)

Il aura fallu dix ans d’univers partagé pour que Marvel Studios en dévoile tout l’intérêt : manier chaque fil de la tapisserie super-héroïque avec une résonnance inouïe. Avengers : Infinity War fédère autour d’un enjeu titanesque – contrer le méchant Thanos qui sort (enfin) de sa tanière –, réunit tous les protagonistes présentés jusqu’alors (des Avengers initiaux aux Gardiens de la Galaxie) et désintègre l’espoir d’un geste épique. En captant l’essence, la personnalité et l’univers de chaque justicier, et en parvenant à la combiner astucieusement aux autres, les frères Russo font dans l’hommage autant qu’ils composent un tableau fracassant. La plus grande réussite du Marvel Cinematic Universe, elle est là.